Sophie Huys nous parle de « l’ethnographie en terrain militant » durant la conférence « Ethnographies plurielles #7 »

 Sophie Huys

Les 9 et 10 novembre 2017 s’est tenue la conférence « Ethnographies plurielles #7 – Ethnographies et Engagements », à laquelle Sophie Huys, chercheuse affiliée au Social Media Lab a pu apporter sa contribution. Organisée à Rouen, cette conférence portait sur les engagements de l’ethnographie ou de l’ethnographe, en questionnant dans quelle mesure cette pratique engage le chercheur ou sa discipline, et les ethnographies de l’engagement, en interrogeant les façons dont les chercheurs ont étudié des pratiques et des discours qualifiés d’engagés.

Dans sa thèse, elle s’intéresse à l’utilisation d’une plateforme numérique par l’ONG Greenpeace. Cette plateforme, du nom de Greenwire, est le réseau social interne de l’organisation. Dans cette dernière, volontaires, bénévoles et employés peuvent échanger et s’organiser. Elle pose surtout son regard sur la place d’un tel dispositif dans la reconfiguration de l’action des collectifs de l’ONG. Le tout, en partant des usages, afin de comprendre leur intégration dans les pratiques des collectifs de ladite organisation.

Notre principale intéressée n’a pas manqué de commencer sa présentation par une petite anecdote liée à l’un de ses nombreux entretiens: « Tu nous tiendras au courant de la date de ta soutenance, on viendra ! Je suis curieux de voir ce qui va ressortir de tout ça… ». Cette petite clôture, amenée par le participant, trouvait, selon Sophie sa place dans la présentation tant elle a ravivé, dans son esprit de chercheuse, le questionnement relatif aux dimensions de son engagement sur le terrain de sa recherche doctorale, celui d’une organisation non-gouvernementale. Sa posture et son degré d’engagement ont évolué au fil de sa recherche. Si un degré de participation plus important permet d’élargir l’accès à des pans du terrain, il suscite aussi des attentes dans le chef des enquêtés quant à la possible formulation de recommandations pour leur équipe et, plus largement, l’organisation. Après un rapide retour sur le contexte de sa recherche, elle revient sur le processus d’élaboration de sa posture et son « intensité participative » dans une organisation traversée par des dynamiques militantes. Elle argumente ici en faveur d’une évolution du chercheur en terrain militant sur un « continuum de la participation », plutôt que de l’envisager comme cloisonné dans une posture; selon les phases de sa recherche il sera alors capable de bricoler des méthodes pour préserver et son enquête, et ses enquêtés.


L’ethnographie en terrain militant : l’exercice périlleux du chercheur, funambule sur le fil de l’engagement.

Notre terrain de recherche est le bureau belge d’une ONG de défense de l’environnement. Nous arrivons en 2016, peu de temps après le lancement d’une plateforme numérique autour de laquelle gravitent de nombreux attendus. Parmi eux, celui d’accompagner la transition de l’organisation d’ « une structure hiérarchique et centralisée, laissant peu d’autonomie aux composantes de base » (Fréour, 2004 : 325) à une structure plus horizontale. En même temps que la plateforme, naissent des groupes locaux, formés par des individus actifs dans différentes villes de Belgique. Ceux-ci sont alors vivement invités à s’inscrire sur la plateforme et à en faire leur principal outil de communication et d’organisation. Constatant la place prépondérante assignée à la plateforme dans le processus de réorganisation, elle est devenue le point de départ de notre recherche. Au travers elle, nous interrogeons les pratiques des salariés et volontaires de l’ONG et l’éventuelle expression de tensions (Michaud, 2011 : 62) issues de leur rencontre.
Nous ne prétendrons pas être arrivée sur le terrain armée d’outils de récolte de données précisément et rigoureusement définis. Nous avions néanmoins posé l’orientation générale de notre dispositif méthodologique, que nous qualifierons d’ethnographique. Nous l’inscrivions d’emblée dans une démarche qualitative, pour la place accordée à l’interaction chercheur-participants dans la construction de la connaissance (Anadón & Guillemette, 2007 : 28). Nous envisagions de réaliser notre enquête ethnographique sur un temps long, estimant que le temps était nécessaire à la construction de relations fortes (Havard-Duclos, 2007 : 1) et de confiance avec nos enquêtés. Cette confiance nous permettrait alors d’élargir le champ d’accessibilité des données (Soulé, 2007) et de faciliter le processus d’acceptation de notre présence régulière sur le terrain (Lefebvre, 2010).

Notre réflexion sur des concepts théoriques centraux – ceux d’organisation et de dispositif numérique – a également contribué au façonnement de la méthodologie, particulièrement pour définir les lieux à investiguer et les personnes à interroger et/ou observer. Nous décrivons l’organisation ; « non pas comme un lieu figé où la structure formelle agit comme une contrainte, mais comme un lieu en mouvement, un lieu de construction, de structuration, un lieu en mouvement perpétuel » (Husser, 2010 : 33) – et dans le cas qui nous occupe, se manifestant à des niveaux international, national et local. Ceux-ci étant intimement liés, nous articulons entretiens semi-directifs et observation (de participante à non-participante) pour aborder ce vaste ensemble, duquel fait partie la plateforme numérique. Nous comprenons celle-ci non pas comme simple un outil mais bien « comme partie prenante d’un processus co-évolutif qui modèle les pratiques et les formes organisationnelles »1 (Bach & Stark, 2004 : 103). Dès lors, plutôt que de distinguer l’ethnographie selon les espaces (en ligne, hors ligne), nous préférons employer le terme de « connective ethnography » (Leander, 2008) pour signifier la liaison des espaces – et élargir ainsi le « répertoire des acteurs dans l’organisation de sorte à saisir l’action des non-humains dans les tensions » (Michaud, 2011 : 50).

Outre ces réflexions théoriques, ce sont des éléments contextuels qui ont contribué à l’évolution de notre posture et de son degré d’engagement.

D’abord, le caractère militant de l’organisation étudiée, « dont un des enjeux est de produire de l’adhésion et de l’enrôlement » (Havard-Duclos, 2007) et où l’ « injonction à l’engagement est explicite et permanente» (Combes & al., 2011). Ainsi, lors de notre première rencontre avec la personne qui deviendra notre interlocuteur principal, nous percevons d’emblée que nous sommes autant à ses yeux une bénévole potentielle qu’il n’est aux nôtres un point d’entrée dans l’organisation. Il nous invitera dès cette rencontre à participer à une « Journée d’accueil des volontaires », et, pour ce faire à nous inscrire sur la plateforme. Il ne manquera pas, par ailleurs, de nous mettre en contact avec des personnes actives dans notre ville d’origine pour nous suggérer d’y développer des activités. Nous avons ainsi très vite compris que, pour recueillir les données nécessaires à notre enquête, il serait profitable que nous nous investissions nous aussi pour l’ONG, entrant ainsi dans une relation de « donnant-donnant », de coopération nécessaire (Ion, 2012) avec les acteurs du terrain enquêté. Plus seulement chercheuse, nous deviendrons progressivement « enquêteur-volontaire » assumant une double-identité « de chercheur et d’enquêteur selon les circonstances, la nature des interactions, le statut des interlocuteurs », et dont nous tentons de faire « le meilleur usage stratégique » (Lefebvre, 2010 : 131). Selon les situations d’interaction approchées, nous mettons en avant l’un ou l’autre rôle, lorsque nous jugeons que cette définition de notre « identité est susceptible d’enrichir la qualité des échanges, en sollicitant une parole « sérieuse, réflexive, qui fait « avancer la recherche » » (op.cit). Cette capacité à trouver adopter la « bonne » posture dans les « bons » moments tient, selon nous, à une connaissance affinée du terrain, suffisamment longtemps exploré que pour que le chercheur se fie à son intuition.

Notre posture de bénévole constitue ainsi un atout à nos yeux (pour l’accès à certains pans du terrain) et à ceux des enquêtés (pour l’aide apportée dans le développement des groupes locaux). Mais il semble que notre posture de chercheuse soit elle aussi porteuse d’intérêt du point de vue de nos enquêtés… En effet, et c’est ici le deuxième élément contextuel important : nous mettions les pieds dans l’organisation lors d’une phase relativement sensible de réorganisation des départements, de questionnements dans ceux-ci sur leurs rôles et missions. Ainsi, à notre statut de chercheuse, au statut de volontaire, « comme posture disponible dans l’organisation » (Broqua, 2009 : Arborio & Fournier, 2012 : Racine, 2007) s’ajoutait potentiellement celui d’experte. En effet, des anecdotes telle que celle relayée plus haut nous rappellent que l’équipe que nous suivons vit les bouleversements organisationnels que nous évoquions plus tôt. D’où l’intérêt, voire la curiosité régulièrement manifestés par nos interlocuteurs quant à nos futurs résultats de recherche. Ainsi, dans cette « spirale de la loyauté » (Havard-Duclos, 2007 : 7) vécue par le chercheur temporairement bénévole pour les besoins de son enquête, s’insère l’attente de son expertise. Nous nous devons cependant d’être prudente car les propos que nous avons pu récolter lors des entretiens sont confidentiels – que faire par exemple de propos, parfois virulents d’un employé qui décrit la gestion d’un manager ? Nous envisageons ici la rédaction d’un rapport à destination de nos enquêtés, une fois notre travail de terrain clôturé. Dans celui-ci, ni noms ni entretiens n’apparaîtront, seuls des constats généraux seront transmis. Nous privilégierons un format plus court que notre thèse doctorale qui, tant par son volume que par le contenu sensible qu’elle renfermera, ne nous semble pas être la meilleure manière de répondre aux attentes de nos enquêtés – la considérer comme telle risquerait par ailleurs prendre le risque de trahir non plus seulement le champ de l’engagement, mais aussi celui de la recherche.


 

Le Social Media Lab s’invite dans Questions à la Une, pour parler des algorithmes

Ce 15 novembre, l'émission Questions à la Une, diffusée sur La Une, s'intéressait à deux problématiques: les perturbateurs endocriniens et les algorithmes. C'est cette deuxième thématique qui nous intéresse ici puisque le Social Media Lab a pu apporter sa pierre à l'édifice en participant à l'enquête. Alors que plus de 7 millions de belges sont inscrits sur Facebook, Hervé de Ghellinck, reporter pour la RTBF, porte son regard sur la dangerosité des algorithmes. Pour répondre à ses interrogations et celles des utilisateurs, il s'est tourné vers notre laboratoire de recherche afin d'obtenir quelques réponses. François Lambotte, fondateur du SML, et Pascal Francq ont ainsi pu apporter quelques éclaircissements sur la question.

Le principe de ces réseaux, c'est qu'ils vont renforcer notre manière de fonctionner en nous donnant à voir des contenus qui nous correspondent ...

François Lambotte

François

Ce à quoi notre second intervenant ne tardera pas d'ajouter qu'il existe une multitude de sites web et de blogs qui correspondent à notre système de pensée, et nous confortent dans nos idées, et que ce sont ces derniers que l'on va nous montrer en premier lieu, plutôt qu'une idée divergente de la nôtre.

De par cette prise de parole, à laquelle François Lambotte ajoutera une brève explication du fonctionnement des réseaux sociaux, nous comprenons que nous sommes encore bien loin d'une ouverture au monde pour l'utilisateur mais plutôt dans un cercle vicieux de repli sur soi et ses propres a priori.

Vous pouvez retrouver leur intervention complète ici

Damien De Meyere aux Journées d’études « Organisation, santé et numérique » (UQAM-CNAM)

Damien De Meyere, chercheur et doctorant au Social Media Lab, était à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) les 23 et 24 octobre 2017 pour participer aux Journées d’études « Organisation, santé et numérique », organisées conjointement par l’UQAM (Montréal) et le CNAM (Paris). Com'SantéSa contribution, intitulée « Une approche linguistique pour la détection automatique de communautés d’expertise : le cas des forums de Doctissimo » avait pour objectif de présenter les premiers résultats de sa thèse réalisée sous la direction des Professeurs François Lambotte (Social Media Lab) et Cédrick Fairon (Cental). Ces journées d’étude ont été l’occasion de réunir des chercheurs, jeunes comme confirmés, travaillant eux aussi sur des thématiques de santé en lien avec les réseaux sociaux. Le programme des journées se trouve sur le site du Centre de recherche sur la communication et la santé (ComSanté).


Résumé de l’intervention

On pourrait penser que la popularité croissante des plateformes en ligne comme Doctissimo est au service de l’autonomisation des patients en ce qui concerne la gestion de leur parcours médical, une tendance qui ne cesse de se marquer dans un secteur des soins de santé en pleine mutation. Cependant, de nombreux travaux font état de l’inquiétude des spécialistes de soins de santé quant à la fiabilité des informations qui y sont publiées (Nabarette, 2002 ; Romeyer, 2012). S’il est vrai que la recherche d’information fiable sur ces communautés non spécialisées demeure un enjeu crucial, nous pensons néanmoins que ces lieux de discussion fédèrent des contributeurs ayant chacun une certaine expertise qui touche des domaines de compétences différents, mais complémentaires. Ainsi, un objectif ambitieux poursuivi dans le cadre de la thèse est de combiner la description des différents profils d’expertise à l’oeuvre sur Doctissimo et une formalisation informatique de la typologie ainsi produite, ce qui pourrait permettre d’opérer un classement automatique de l’information.

Dans ce cadre, Damien a présenté un prototype de dashboard permettant de visualiser, d’analyser et de comparer l’activité des utilisateurs sur les forums « Santé » de Doctissimo. Si le premier prototype de l’interface montre essentiellement des métriques liées au volume d’activité, comme le nombre de sujets initiés, le nombre de réponses, la dispersion entre les différentes thématiques des forums, le chercheur a aussi montré que des métriques plus linguistiques, telles que les concepts médicaux utilisés, la longueur moyenne des messages ou la référence à un contenu posté ultérieurement, permettent de mettre au jour différents types de comportements qui doivent maintenant être analysés plus en détail, notamment au travers du prisme de l’analyse linguistique. L’un des objectifs à court terme sera de voir dans quelle mesure les typologies déjà existantes en ce qui concerne les profils d’utilisation des plateformes collaboratives sont applicables, et quelles solutions peuvent être apportées pour les adapter à des communautés ouvertes et non spécialisées telles que Doctissimo.

Tiffany Andry VINM

Tiffany Andry questionne les principes de design des visualisations de données à la conférence VINM 2017

Le 9 novembre 2017, Tiffany Andry, chercheuse en communication au Social Media Lab, a contribué à la conférence « Visualizing (in) the new media » à Neuchâtel, en Suisse. Organisée conjointement par les universités de Neuchâtel, Zurich et Berne, cette conférence internationale portait sur la communication visuelle dans/à propos des nouveaux médias. Que ce soit du point de vue des interactions sociales, du métadiscours, des idéologies visuelles ou du design industriel, les 42 interventions de chercheurs de différentes nationalités ont largement couvert la thématique, du 8 au 10 novembre.

Tiffany en faisait donc partie. Dans sa thèse, sous la promotion de François Lambotte et Pierre Fastrez, elle réfléchit à l’influence de la potentielle ornementation des visualisations de VINMdonnées sur la construction de sens des utilisateurs. Une visualisation de données peut être un petit graphique comme on a l’habitude d’en voir dans les nouveaux médias, tout comme une image complexe qui en quelques traits nous explique des relations entre différentes variables. Ces graphiques sont souvent admirés pour leur côté « design » parce qu’ils semblent beau ou sont attirants. C’est ce que Tiffany questionne : comment est-ce que nous faisons sens de ces graphiques – parfois enjolivés ou non – qui ne sont pas toujours réalisés en suivant les règles de construction qui existent en la matière ? Lors du colloque VINM, Tiffany a expliqué pourquoi, selon elle, ces règles de construction et ces principes de design pourraient être revus et discutés aujourd’hui, en fonction de notre contexte communicationnel qui se voit en mutation grâce au digital. Une présentation qui a été bien reçue, avec une phrase qui a marqué les esprits : « Peut-on se permettre, aujourd’hui, de se contenter de la perception d’une visualisation de données sans en questionner le sens, alors qu’on sait que notre écosystème communicationnel est en pleine mutation ? La réalité est bien plus complexe ». Découvrez sa présentation plus en détails en fin d’article.


Dataviz et nouveaux médias : des règles de construction graphique remises en cause ?
Par Tiffany Andry & François Lambotte

Ces dernières années, la quantité d’information produite et accessible n’a cessé de croître de façon exponentielle, notamment grâce à l’essor de l’activité socio-numérique. Les nouvelles technologies permettent l’extraction, le traitement algorithmique et la visualisation des données à des fins informationnelles et communicationnelles et transforment profondément nos sociétés (Cardon, 2015). L’utilisation de programmes de visualisation de données est aisée. La démocratisation des sources de données sur le web et les progrès graphiques en informatique enclenchent une évolution dans le domaine de la visualisation d’informations (Viégas et Wattenberg, 2007). Les visualisations de données, facilitées par ces évolutions, ont le vent en poupe. Mais, en ce qui concerne la représentation visuelle des données, il existe des principes et des règles de représentation graphique de l’information qui, semblerait-il, ne seraient pas forcément respectées dans les visualisations de données propagées aujourd’hui. L’intérêt de la visualisation de données réside dans l’économie cognitive qu’elle offre à son lecteur. Elle rend également plus simple la lisibilité et la mémorisation (Saulnier, Thièvre, Viaud, 2006). En bref, elle peut présenter une information de manière complète, rapide et percutante. C’est également la raison pour laquelle elle est fréquemment utilisée dans les (nouveaux) médias et dans les entreprises. Mais, alors qu’elle est fréquemment utilisée pour transmettre ou comprendre une information, il est bon de se demander si les bases théoriques concernant la représentation graphique de l’information sont toujours valables en regard de cette évolution.

Ainsi, lors d’un travail de revue de littérature appuyé sur une nonantaine de sources scientifiques, nous avons recensé 65 règles qui cadrent la représentation de l’information contenue dans les données. Le but est de rendre les données visibles, de la manière la plus efficace, objective et juste possible. Cet état de l’art a été guidé par les travaux de Jacques Bertin (1967), Edward Tufte (1983, 1986, 1990) et leurs suiveurs ainsi que par les travaux de la perception visuelle. La complémentarité de ces travaux, souvent citée mais peu explorée, est sans précédent et permet de questionner la représentation visuelle des données à l’heure des évolutions numériques. Nous considérons cet ensemble théorique et cette complémentarité comme une mine d’or outillant toute personne qui souhaite comprendre ou construire une visualisation de données. Ce savoir permet de prendre du recul critique face aux représentations graphiques qui nous sont données à voir. Il offre un cadre à respecter afin de créer des modèles le plus compréhensibles possibles, qui respectent la justesse des données. Par ailleurs, les usages, outils, méthodes et dispositifs liés aux visualisations de données évoluent en raison du numérique. Les complémentarités relevées dans la littérature permettent, selon nous, de commenter l’évolution visuelle de la visualisation de données en regard des nouveaux médias.

 

 

La communication web, un véritable déclic

Dès la rentrée, le certificat en communication web sera dispensé à Mons. C’est déjà la cinquième édition d’une formation riche en contenu qui se prépare. L’occasion pour le Social Media Lab de recueillir le témoignage de Rémi Cardon, étudiant d’une édition passée.

En 2015, Rémi est diplômé en Relations Publiques et Communication d’Organisation à l’UCL. Comme beaucoup d’autres diplômés en communication, il établit un constat rapide : « Après avoir obtenu mon diplôme, j’ai remarqué que de nombreuses offres d’emploi dans le milieu de la communication exigeaient des compétences en matière de communication web »

Malgré la gestion d’un blog, Rémi avait besoin d’élargir ses compétences en la matière, d’autant plus que, selon lui, trouver un emploi dans son domaine s’avérait compliqué. Ajouter une corde à son arc ne pouvait donc être que bénéfique.

Ce que m’a apporté le certificat dans mon parcours professionnel ? Tout simplement, mon premier job !

Pour le jeune diplômé, la formation a été révélatrice. Satisfait des horaires qui n’entravaient pas sa recherche d’emploi, il est formel :

Après avoir indiqué sur mon CV que je suivais une formation en communication web à l’UCL Mons, le nombre d’entretiens d’embauche a doublé. Jusqu’au jour où cette formation a fait la différence et m’a permis de décrocher un job en tant que rédacteur web chez DreamLand.  D’ailleurs, le fait de posséder ce certificat continue de faire la différence dans l’évolution de ma carrière. Après 1 an en tant que rédacteur web, mon employeur m’a proposé de venir en aide à la gestionnaire du site internet. Je suis actuellement en formation afin d’occuper prochainement ce poste.

Parmi les points forts du certificat, Rémi cite la qualité et la disponibilité des intervenants, dont la plupart sont directement issus du terrain. Les plus, selon lui, sont « les trucs et ficelles » qu’ils peuvent apporter. Les discussions riches, durant les cours tout comme informelles restent un bon souvenir. Mais encore, il a grandement apprécié le panel de thématiques abordées, allant du community management à la gestion de projet web, en passant par l’analyse de données. « Je pense que chaque participant est, au final, capable de dresser une stratégie de communication web et de l’appliquer ».

Le certificat en communication web a permis à Rémi de compléter sa formation initiale et de se spécialiser dans un domaine, lui donnant ainsi une véritable impulsion pour entrer sur le marché du travail. Il n’est pas le seul dans le cas : l’an dernier, nous vous présentions le portrait de Pierre-Yves, qui travaillait en communication politique.

 

De fait, les pratiques de communication et le monde professionnel sont profondément touchés par les évolutions technologiques et la progression du web. Les étudiants sont enrichis de connaissances actuelles et d’une compréhension profonde des enjeux que revêt le métier de communicant aujourd’hui.

La prochaine édition du certificat débute le 22 septembre 2017 à l’UCL Mons (campus FUCaM) et ce, pour une durée de trois mois, tous les vendredis et samedis en journée. La formation, assortie de 18 crédits (ECTS), est financée par le FSE. Découvrez toutes les infos sur la page du certificat ! Tarif réduit pour les demandeurs d’emploi – Inscriptions ouvertes.

 

From data to information : Visualization practices and challenges

A research workshop of the center for research in communication (RECOM)
Institute for Language & Communication
Université catholique de Louvain

26 April 2017

 

08h45 : Introductory Talk by the President of the IL&C & Coordinator of the RECOM

10h20 : Coffee break

12h40 : Lunch

16h00 : Plenary session with the keynotes

16h45 : Drink

 

Address :

Ecole de Communication – Room E.221

Ruelle de la Lanterne Magique, 14 – 1348 Louvain-La-Neuve

 

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 » Si c’est «zozo» qui le dit, je le crois ! » par Pascal Francq

Il y a quelques jours, je cherchais à résoudre un problème technique d’ordre informatique. En tapant quelques mots-clés dans un moteur de recherche, je trouve une solution sur le site Stack Overflow. Ni une ni deux, je fais un copier/coller de la commande obscure proposée, et mon problème disparaît.
Mais comment se fait-il que j’exécute une commande trouvée sur internet que je ne comprends que très approximativement ? Après tout, pour le même prix, elle pourrait effacer toutes mes données. En fait – et heureusement pour moi ! Stack Overflow s’est imposé au fil des années comme le forum de référence pour les questions informatiques.

Crowd and Communities : la valeur ajoutée d’un croisement interdisciplinaire

Ce jeudi 12 janvier s’est tenue « Crowd and Communities », une journée d’étude organisée par le Social Media Lab. Plusieurs chercheurs d’horizons différents étaient invités à présenter leurs travaux de recherche, qu’ils n’en soient qu’à leurs prémices ou presque aboutis. Marketing, communication, linguistique, informatique ou encore gestion : ces diverses disciplines se sont retrouvées, le temps d’une journée, au carrefour de réflexions sur les plateformes digitales, les médias socio-numériques, les pratiques professionnelles liées et différents enjeux du numérique.ceowd1

Et de fait, cela tenait tout son sens, tant l’expansion du digital impacte plusieurs domaines, induisant des types de questionnements différents, mais sur un fond similaire.

C’est Félix Sommer, chercheur en fin de thèse à l’institut multidisciplinaire pour la modélisation et l’analyse quantitative (IMMAQ), qui a ouvert le bal en présentant ses questions de recherche et sa méthode. Sa recherche concerne les systèmes de recommandation que tout consommateur en ligne a l’habitude de retrouver sur des sites de vente, tel Amazon. Son objectif de recherche global est de construire un modèle multi-niveau de système de recommandation. L’accomplissement de cet objectif est propice au questionnement. Parmi d’autres questions de recherche potentielles, le chercheur a exposé une interrogation en ce qui concerne le choix de l’algorithme mis en place par le recommandeur qui pourrait être influencé par son environnement offline et online. Cette présentation dense était une belle entrée en matière pour la plupart des chercheurs présents, tant elle montrait les intérêts communs du marketing, de l’informatique, des statistiques et des possibilités technologiques ouvertes par le numérique.

S’en est suivi une Poster Session durant laquelle 5 jeunes chercheurs ont présenté le projet de thèse qu’ils mettront en place dans les années à venir.
La session a commencé avec une question de recherche dans le champ de la visualisation d’information : « Qu’est-ce qui, dans les visualisations de données, aide les destinataires à produire du sens et à poser une action ? Quel est l’impact des pratiques d’embellissement sur la construction de sens du récepteur ? » Cette question de recherche sera traitée par Tiffany Andry, assistante de recherche au Social Media Lab.
Ensuite, le projet de Damien De Meyer, chercheur au Social Media Lab également, consiste à produire une analyse linguistique à partir des forums de Doctissimo. Son but sera de produire, à partir d’une analyse textuelle automatisée, un ensemble de connaissances et de métriques qui pourront être exploitées tant par les animateurs que par les utilisateurs d’une communauté en ligne.
Laetitia Lambillotte, chercheuse au LouRIM sous la chaire IPM-Digital Marketing, entreprend une recherche sur la personnalisation des sites web. Elle s’intéresse à la perspective du consommateur en étudiant l’expérience de personnalisation, ainsi que les antécédents et conséquences de cette expérience.
Dans le domaine entreprenarial, Amélie Willaume, assistante à la Louvain School of Management, cherche à comprendre quelle est l’influence de la narration entrepreneuriale sur l’attitude et la prise de décision des pourvoyeurs de fonds dans un contexte de crowdfunding.
Finalement, Tama Rchika, chercheuse au Social Media Lab, s’interroge sur la définition de l’intelligence collective et sur les facteurs qui stimulent son émergence. Elle se concentre pour cela sur les plateformes collaboratives en ligne.
Les cinq chercheurs ont pu débattre à propos de leur projet avec les personnes présentes. De fait, il semblerait qu’un commentaire venant d’un chercheur d’une autre discipline puisse parfois offrir une vision des choses plus larges ou permette de générer des idées qui n’auraient pu exister sans ce croisement disciplinaire. De fait, les disciplines peuvent parfois être cloisonnées, et de telles discussion en début de thèse peuvent amener à reconstruire une réalité que la discipline a morcelée. Les jeunes chercheurs sont ressortis encouragés et enrichis de cette expérience.

Durant l’après-midi, quatre chercheurs bien lancés dans leur parcours doctoral ont ensuite pris les rênes de la journée.
Ainsi, Nicolas Vanderbiest, assistant en communication et au LASCO à l’UCL, a montré comment il a analysé des crises sur Twitter au cours de ces derniers mois. En effet, le réseau social est très utilisé durant les périodes de crise, ce qui permet un terrain d’étude intéressant. Le chercheur a donc choisi de s’attarder sur les crises engendrées par les 5 derniers attentats en date en Europe. Nicolas ne s’est pas étendu sur la méthodologie employée mais a pris soin de présenter quelles sont les limites principales d’une telle étude, qui concerne un phénomène nouveau dans un certain contexte culturel.
Damien Renard, professeur en communication dont l’intérêt porte sur le marketing viral et les communautés en ligne, a présenté son étude des modes relationnels et du processus de créativité à l’intérieur de plateformes de crowdsourcing d’idées. Son étude est encore en cours et se révèle captivante. Il s’interroge sur les plateformes co-opétitives (la coopétiton est une contraction des mots coopération et compétition) et sur leur impact sur le processus de génération d’idées créatives. Il a pu expliquer ses premiers résultats, après une analyse menée sur une plateforme de crowdsourcing d’idées bien connue.

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La présentation de Thomas Leclerc, chercheur en Marketing à l’UCL, ensuite, était tout à fait en lien avec le sujet. De fait, il se demande quels sont les effets réels de la gamification pour un participant qui perd au jeu de la marque qui se met en scène. Quel est son engagement envers l’entreprise après l’échec au jeu ? L’engagement du consommateur envers l’entreprise, avant qu’il ne joue, a-t-il un impact lorsque le consommateur perd ? Le chercheur a présenté les résultats de son étude menée dans un contexte réel. Ils seront également disponibles dans le papier qu’il vient de soumettre dans le cadre de sa thèse en gestion.

Finalement, Sophie Huys, doctorante en communication et au LASCO, a expliqué l’avancement de son projet de thèse qui concerne les plateformes numériques dans les ONG. Elle mène effectivement une ethnographie chez Greenpeace afin de comprendre quelle est la fonction d’une plateforme interne dans la reconfiguration de cette ONG qui se restructure peu à peu. Entre autres, la chercheuse a pu débattre de l’observation participante et des bienfaits que celle-ci lui procure en ce qui concerne la veille et l’analyse de la plateforme digitale.

Quoi qu’il en soit, la conclusion de cette journée est très positive. Elle a permis aux chercheurs présents – mais aussi aux anciens étudiants et professionnels qui souhaitaient connaître quel est l’élan des recherches actuelles – de sortir des sentiers battus. Si cela peut parfois sembler déstabilisant, il s’avère que le retour sur son propre objet de recherche peut être agréablement surprenant, tant le chercheur peut se sentir stimulé. Si l’on en croit E. Morin, selon qui le tout vaut bien plus que la somme des parties (1977), il y a une vraie plus-value à mettre en commun tant de recherches différentes. C’est sans aucun doute l’avantage de l’interdisciplinarité, qui, en rassemblant des personnes de divers horizons sur un sujet bien précis, a le pouvoir de booster chacun de ces chercheurs à bloc, et de faire avancer la connaissance de manière générale et non morcelée. Finalement, les plateformes digitales sont un objet d’étude qui a encore de beaux jours devant lui…

Le certificat en communication web prend ses quartiers de printemps à Charleroi

Le certificat en communication web s’installe à Charleroi pour ses éditions qui se dérouleront au printemps. C’est avec l’Université Ouverte et Technofutur que le Social Media Lab UCL collabore afin de rendre la formation disponible dans une région en pleine transformation numérique. Les participants y bénéficieront d’une infrastructure et d’un soutien pédagogique de qualité.

Cours adultes en reprise d'études

A l’ère du numérique, les pratiques communicationnelles se voient tant enrichies que transformées. Les usages émergents des outils du web poussent les professionnels de la communication à revoir leurs pratiques et méthodes de travail. Le certificat en communication web offre les bases de réflexion et un regard critique bien utiles à de telles évolutions digitales. Grâce aux compétences analytiques, informationnelles et rédactionnelles qu’elle apporte, cette formation est un véritable atout sur le marché de l’emploi. Propice à l’adoption de nouveaux réflexes communicationnels pour les uns, utile à la reconversion pour d’autres, le certificat en communication web est adapté à un public varié : personnes en activité et demandeurs d’emploi y trouveront leur bonheur.

Le certificat vise à accompagner les participants dans leur reconversion ou formation digitale à travers l’acquisition des compétences suivantes :

  1. Identification des enjeux du numérique sur les métiers de la communication
  2. Comprendre les nouvelles méthodes d’analyse de données numériques (data crowling, google analytics, analyse linguistique et social graphs),
  3. Maitriser les modèles de gestion de projet (approche UX, Méthode Agile…)
  4. Etre en mesure de développer des contenus spécifiques aux médias socionumériques
  5. Etre en mesure de développer votre stratégie de communication numérique (communication marketing, relations médias et gestion de crise)

Les cours du certificat en communication web seront dispensés du 3 février au 3 juin 2017, les vendredis et samedi, de 9h à 17h00 à Charleroi, dans les locaux de l’Université Ouverte et du Quai 10, Centre culturel de l’image animée. Les inscriptions sont ouvertes ; tarif réduit pour les demandeurs d’emploi.

Le certificat en communication web bénéficie du soutien du Fonds Social Européen (FSE). Il est désormais « multi-site », proposant une édition d’automne à Mons et une édition de printemps à Charleroi chaque année.

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