Qu’est-ce qu’un eyetracker ?

L’eyetracker est un outil permettant de capturer les mouvements oculaires du participant. Il donne accès à des données assez précises concernant la navigation et la perception des utilisateurs vis-à-vis d’une interface. Ces informations peuvent révéler des éléments importants dans le comportement de l’internaute, positifs (attention, engagement, etc.) comme négatifs (incompréhension, difficulté d’une tâche, etc.).

Au Social Media Lab, nous disposons d’un eye-tracker fixe, qui permet à la fois d’étudier les mouvements oculaires d’un participant sur un écran d’ordinateur et sur un écran mobile tel qu’un smartphone ou une tablette.

Nous utilisons également un eye-tracker mobile. Cette paire de lunette nous donne la possibilité d’effectuer des travaux de recherche « en situation réelle » et/ou en dehors du laboratoire.  

Que peut me révéler l’eyetracker sur l’expérience de l’utilisateur ?

L’eyetracker permet de récolter des données de natures différentes. Nous pouvons distinguer principalement trois types de donnée. Tout d’abord, les points de fixations sont des moments où l’oeil est relativement immobile, fixé sur un point d’intérêt (AOI). Sa durée peut varier de 50 à 600 ms. Il révèle la prise d’information et la reconnaissance d’informations visuelles. Un point de fixation particulièrement long ou un nombre plus élevé de fixations sur une même zone peuvent, par exemple, traduire une difficulté à extraire l’information ou alors un visuel plus engageant et attractif.

Les saccades sont des sauts rapides entre les points de fixation. Elles sont comparativement très courtes et peuvent durer de 20 à 40 ms. Elles indiquent le déplacement d’un point d’intérêt à un autre. La pupille et sa dilatation, quant à elles, peuvent renseigner quant à l’état émotionnel du participant, sa fatigue ou l’effort demandé.

Par ailleurs, l’eyetracker peut être combiné à d’autres outils de mesure, comme Facereader ou Biopac, pour une récolte de données encore plus complète. Ces associations peuvent, entre autres, informer le chercheur sur les réactions que provoque un stimuli visuel.

L’ensemble des points de fixation et des saccades peut être présenté sous différentes formes. Le gaze-plot (aussi appelé scan path) illustre les fixations et les saccades comme une séquence. Cela permet de comprendre l’ordre de recherche du participant.

Dans un scan path, les fixations sont représentées par des points, tandis que les saccades sont visibles sous formes de lignes droites. Le diamètre du cercle de fixation représente sa durée : au plus le cercle est gros, au plus la fixation est longue.

Les différents points de fixation sont également numérotés. Cela permet de comprendre le parcours oculaire de l’internaute et les stratégies de recherche qu’il met en place. Par exemple, un parcours de balayage peut être ascendant ou descendant. Un autre exemple : un gaze-plot plus long peut indiquer une recherche moins efficace.

La Heat Map, quant à elle, indique la durée des points de fixation et donc les centres d’attention. Au plus la couleur tire vers le rouge, au plus les fixations sont longues et donc, au plus l’internaute a regardé cette zone spécifique du site. A l’inverse, une zone verte représente une zone faiblement regardée. Il est possible de superposer les heat maps de plusieurs participants à la fois.

L’eyetracker fixe sur écran fixe

L’eyetracker fixe sur écran fixe consiste en une barre discrète, fixée en dessous de l’écran de l’ordinateur.

En plus d’être facile à utiliser, ce dispositif est non intrusif pour l’internaute. Il procure des données précises et peut être utilisé dans l’analyse d’un site internet, d’un jeu vidéo, par exemple.

Toutefois, il demande une certaine immobilité de la part du participant, sans quoi l’eyetracker peut rencontrer des difficultés à repérer les mouvements de l’oeil. En outre, l’eyetracker reconnait difficilement les personnes portant des lentilles de contact, des lunettes ou ayant une paupière tombante.

L’eyetracker fixe sur écran mobile

L’eyetracker fixe sur écran mobile offre une plus grande variété de support en permettant l’analyse d’application sur smartphone ou tablette. Il est particulièrement utile étant donné l’omniprésence de ces derniers dans nos vies.

L’eyetracker fixe sur écran mobile consiste en un socle stable auquel l’on fixe le smartphone ainsi que la barre eyetracker. Le dispositif permet une prise en main confortable. L’utilisateur peut ainsi naviguer en toute liberté, tandis que son écran est reproduit via un cable HDMI.

La paire de lunette eyetracker ou eyetracker mobile

La paire de lunette eyetracker permet une véritable flexibilité. Grâce à elle, il devient possible d’étudier l’expérience de l’utilisateur dans la découverte d’une nouvelle technologie ou dans un environnement réel comme la découverte d’un rayon de grande surface. Il devient possible de littéralement se mettre dans la peau de l’utilisateur ou du consommateur et d’embrasser au plus près sa vision.

La paire de lunettes est reliée à un boitier qui enregistre à la fois le mouvement des yeux et filme le contexte de vision de l’utilisateur, grâce à deux caméras pour chaque oeil d’une part et d’une caméra scénique full-HD d’autre part.

L’eyetracker mobile autorise les expériences dans les environnements dynamiques et immersifs. Il donne aux utilisateurs une plus grande mobilité et liberté de mouvement, par rapport à l’eyetracker fixe. Ainsi, l’éventail de possibilité en matière de testing est démultipliée.

Il devient dès lors possible d’analyser le niveau d’engagement du consommateur, les éléments qui attirent son attention et ceux qui déterminent ses décisions. La paire de lunette eyetracker peut s’avérer très utile pour améliorer l’ergonomie ou évaluer la perception de nouvelles technologies.