Séminaire : « Quelle place tiennent les contenus des relations publiques dans l’information produite par les médias ? » Par Sylvain Rocheleau

Le mercredi 20 juin de 9h30 à 11h30, Sylvain Rocheleau sera présent lors d’un séminaire PCOM afin de déterminer la place tenue par les contenus des relations publiques dans l’information produite par les médias. Sylvain Rocheleau est professeur en communication à l’Université de Sherbrooke et co-fondateur de l’Observatoire de la circulation de l’information (OCI). Ses travaux portent sur le développement de systèmes à base de connaissances dans le but d’améliorer notre compréhension de certains phénomènes comme la circulation de l’information, l’influence des relations publiques sur le journalisme, la redondance de l’information et l’accès aux médias des groupes d’intérêt public.

 

Résumé de la problématique

Si les mécanismes utilisés par les relations publiques pour s’insérer dans la production journalistique semblent être plutôt bien documentés (Bougaud, 2010, Marcotte, 2008, Sauvageau et Pritchard, 1999), plusieurs interrogations subsistent quant à l’ampleur de leur influence sur les contenus mêmes des médias d’information. En Grande-Bretagne, l’analyse de plus de 2000 articles provenant de quotidiens britanniques révèle que 19% des articles contiennent une forte proportion de contenus provenant de communiqués de presse (Lewis et al., 2008). Une étude conduite aux États-Unis par le Pew Research Center (2010) pointe dans la même direction : « We found official press releases often appear word for word in first accounts of events, though often not noted as such. ». Dans plusieurs pays, faute d’études sur des corpus de presse de grande ampleur, on ne sait toujours pas à quel point le contenu des communiqués de presse se fraie un chemin dans l’actualité. Cela soulève quelques questions telles que :

  • Les médias d’autres pays exercent-ils un niveau de repiquage de communiqués de presse semblable à ce qui a été observé aux États-Unis et en Grande-Bretagne?
  • Existe-t-il des différences à ce sujet entre les médias et à quoi peuvent-elles être attribuées?

 

Il n’existe pas non plus de comparaison entre la presse nationale et la presse régionale permettant de déterminer si l’une conserve une plus grande indépendance que l’autre face aux relations publiques. Ainsi, la communauté scientifique dispose de peu de données permettant d’identifier le pourcentage de contenu issu des relations publiques dans la consultation quotidienne de nouvelles par les citoyens. Si l’information est l’oxygène de la démocratie et qu’elle relève d’un droit du public, le recours croissant des journalistes à du matériel provenant de l’industrie des relations publiques devient un enjeu crucial de la vie démocratique.

 

Éléments de méthodologie

Une approche de méthodologie mixte est envisagée. Elle comprend pour l’instant ces 4 étapes.

  1. Le moissonnage (web scraping) d’articles et de communiqués de presse
  2. La détection du repiquage de contenus des communiqués de presse dans les articles
  3. La détection de similarités thématiques entre communiqués de presse et articles
  4. L’analyse qualitative et la contextualisation

 

Infos pratiques 

Le séminaire aura lieu le mercredi 20 juin de 9h30 à 11h30 (Ecole de Communication, Ruelle de la Lanterne Magique 14, 1348 Louvain-la-Neuve. Local D.262